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No suas saperet est ut per fabellas percipitur.

Cet agriculteur plante 1 000 arbres en Mayenne pour sauver la planète

À Azé, dans le Sud-Mayenne, l’agriculteur Christophe Piquet a planté 1 000 arbres sur une parcelle de 32 hectares. En adoptant les principes de l’agroforesterie, il veut réparer la terre que des générations d’agriculteurs ont « saccagée ».

Christophe Piquet est un repenti. Après trente ans dans l’agriculture conventionnelle, cet éleveur bovin et céréalier d’Azé, dans le Sud-Mayenne, s’est tourné vers l’agriculture biologique. 

C’était il y a dix ans, à la naissance de ses petits-enfants. « Pendant trente ans j’étais à fond. Mais quand vous tenez un petit sur vos genoux pour lui donner à manger, il vous fait confiance. On ne peut pas lui mettre n’importe quoi dans la bouche. »

Longtemps, le sexagénaire a été tiraillé. Entre l’enseignement reçu en lycée agricole qui pousse à la productivité et les paroles qu’un paysan voisin délivrait lorsqu’il était enfant : « Il disait à mon père : ta ferme, elle s’est salie quand tu as mis de l’engrais. »

Quelques années avant sa conversion totale, le Mayennais s’était déjà réservé une parcelle en bio : « On produisait bio pour nous et chimique pour les autres. Je n’avais pas forcément bonne conscience. »

« Autour d’un arbre, il y a toute une vie »

À la prochaine Toussaint, comme l’ont fait son arrière-grand-père Auguste, son grand-père Ernest et son père Ernest avant lui, Christophe transmettra la ferme à la génération suivante. L’homme s’est lancé un dernier défi : nettoyer la terre que lui, comme les générations précédentes, ont « saccagée »

Fin 2018, il a planté 1 000 arbres dans l’une de ses parcelles. « Toute la famille s’y est mise. » Les amis et les Azéens aussi : en tout 70 personnes, ont mis les mains dans la terre. Le champ sera toujours cultivé et servira de prairie pour le troupeau. Ce principe se nomme l’agroforesterie. 

« C’est un complément de l’agriculture biologique, décrit Christophe Piquet. L’arbre a un rôle régulateur. Son enracinement lui permettra de puiser des minéraux dans le sol, de recréer de l’humus, de faire baisser la température du sol. L’arbre va drainer, irriguer, fertiliser. Autour d’un arbre, il y a toute une vie. » Le cheptel de vaches « rouge-des-prés » y trouvera aussi son bonheur. L’été surtout, lorsqu’il cherchera de l’ombre.

« Pendant dix ans, on va avoir du boulot »

Des projets de cette ampleur sont très rares chez des particuliers. Chênes, châtaigniers, mûriers, noyers grandissent aujourd’hui paisiblement dans le champ azéen. « Chaque essence a son auto-écologie, explique Cyrille Barbé, le professionnel qui a accompagné Christophe Piquet dans son projet. On les a plantées en fonction de leur position dans la parcelle. »

Christophe Piquet plante un arbre avec Diego, son petit-fils de 5 ans. (Photo : Marc Ollivier / Ouest-France) 

Le Mayennais pense déjà à l’étape suivante : veiller sur les arbres. « Il faudra tailler les branches, couper les racines de surface pour les obliger à descendre très profondément… Pendant dix ans, on va avoir du boulot, mais après ça va se faire tout seul », sourit-il. 

Christophe Piquet dit de lui-même qu’il n’est pas un intellectuel. Mais ses paroles sont pleines de sagesse. Tel le colibri qui veut éteindre l’incendie à la force de son minuscule bec transportant des gouttes d’eau, il veut faire sa part pour sauver la planète. 

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